« Russian Roulette »

J'adore traîner là où ne veut pas que je sois : c'est plus agréable, tellement plus enivrant. J'aime tellement faire enrager mes « ennemis ». Voir sur leur visage la frustration de ne pas m'avoir perçu avant. J'adore les voir soit étonné soit énervé de me voir sortir d'un buisson le plus tranquillement possible, avec ce petit sourire de coin. Un sourire presque malsain au fond, mais j'ai jamais été du « mauvais côté » de la rivière, quoi qu'on puisse croire ou en dire. J'suis c'que j'suis, point barre. Je me fiche totalement de plaire ou non, j'ai besoin de personne pour continuer à vivre. On peut penser ce qu'on veut de moi, il n'empêche que je suis quand même Chef de tous les espions du Sud. Malgré tout, j'ai su me faire une place, moi. Même si j'en rêvais pas... Mais bref. Je vais pas non plus vous racontez tout ma vie. Si, vous voulez ? Bah moi je dis non, allez crever !

Pour en venir aux faits, je suis en ce moment même sur les terres de la meute du Nord, plus précisément dans ce qu'ils appellent la « Baie de Yo-quelque-chose ». J'ai même entendu dur que c'était dangereux : pour les louveteaux bien sûr, pas pour moi ! Ouai je sais, j'ai un ego démesuré. Je suis désolée, je peux pas m'en empêcher ! « J'ai sauté du haut de mon ego &... j'ai toujours pas atterri. » J'éclate de rire, littéralement. C'est fou ce que je peux être bizarre parfois, voilà que je me marre toute seule, pour une connerie en plus. Mais j'arrête vite de rire. Pas parce que ça me dérange mais bien parce qu'il y a quelqu'un d'autre ici, tout près. Je suis même persuadée qu'ils sont plusieurs, mais j'hésite un peu à vous dire si ce sont des loups ou non. Ca y ressemble mais... Des chiens, oui c'est ça ! Et quelques instants plus tard, ils débarquent : trois grands molosses à la gueule baveuse et à l'air meurtrier. Je m'avance d'entre les quelques rochers qui bordent la mer et affiche un sourire satisfait : enfin un peu d'action ! Je commençais à m'ennuyer justement.

En quelques secondes, les molosses foncent sur moi sans aucun retenue. Avant même que le premier ne m'atteigne, je saute sur son compagnon de droite et lui le fait tomber sur le flanc que je laboura aussitôt de mes griffes. Je profite du manque de réaction des deux autres pour lui briser la nuque d'un coup sec. Aussitôt son corps cesse ses soubresauts. Il est tellement agréable de se sentir supérieure, je ne m'en lasserais jamais. Mais trêve de réflexion, faut agir ma veille ! Le plus petit des deux derniers sautent vers moi et je manque de peu de l'éviter, mais sa patte griffe mon corps sans l'entailler, m'arrachant seulement des poils au passage. Avant même que je ne puisse me retourner pour lui rendre la monnaie de sa pièce, le dernier des molosses - sûrement le chef de bande - se jette sur mon dos. Je m'écroule sous le poids de la bête et jappe méchamment à son encontre. Il enfonce ses griffes dans mon dos tandis que sa bave coule jusqu'à mon museau. Saleté ! Chien galeux ! Sans cervelle ! Conn*rd ! D'un puissant coup de rein, je repousse mon assaillant pour me remettre sur mes quatre pattes le plus rapidement possible. Sous les yeux de ces bêtes hideuses, mon corps se métamorphose pour prendre les formes d'une panthère. Mon pelage reste d'un noir un peu gris & mes yeux gardent leur couleur lavande, mais tout en moi indique la puissance et l'agilité du superbe & dangereux félin. En quelques secondes seulement, j'atteins ma deuxième cible et lui déchiquette le cou dans un bruit horrible de chair démembrée. Je pose alors mon regard enflammé sur le maître de meute, profitant des dernières secondes de nos regards face à face, immobiles. Puis dans un bruit sourd, nos deux corps se percutent violemment dans les airs. J'enfonce mes crocs de félins dans son épaule et le plaque au sol après avoir tenter de retomber à peu près bien sur mes pattes. Je pose ma patte de velours sur son cou pour l'obliger à l'immobilité. J'affiche un sourire à son égard et lui brise la nuque la seconde d'après.

Quelques instants plus tard, je lève ma tête pour regarder un peu plus loin. Le corps sans vie du chef de meute pend d'entre mes crocs, les yeux fixant un point invisible dans le ciel. Moi je regarde plus loin que l'étendue de sable de la baie, sentant que l'ennemi arrive. Je me demande à qui je vais avoir à faire cette fois. J'espère qu'il ou elle sera plus à la hauteur contrairement au dernier loup que j'ai rencontré sur les terres de Nord. Je reste immobile, toujours sous ma forme de panthère, en oubliant que personne ne peut reconnaître un loup sous cet aspect félin.

. Je redescendais avec des petits bonds et en courant bien trop vite sur la pente abrupte de la paroi extérieur d'un des pics des Monts Glawën. Risquant a chaque seconde de m'gamelle ou de déclencher une avalanche. Plusieurs fois, j'ai senti mes pattes courir dans le vide sans pour autant continuer a descendre. A vrai dire, je ne savais pas comment je faisais pour ne pas me crouter, m'enfin. Le voila, le pied de la montagne ! Je tentais alors de ralentir, mais je glissait sur la neige de la fin hivernale et je fut même poussé par la neige. Je glissait, arrivant enfin sur un sol horizontal, j'avançais en courant bizarrement, très déséquilibré, je partis sur le côté et finis par m'étaler dans l'herbe. Après avoir bouffer l'herbe, je me relevai, m'ébrouant. Visiblement satisfait d'être enfin en bas.

. Je regardai autour de moi, personne a l'horizon. Finalement, je quitta le lieu. Pensant bizarrement au passé, en pensant a se Saule qui avais abrité des lapins délicieux autrefois. J'avais très envie d'aller vers Kistréà. Mais Yomil semblais plus proche. Le choix fut vite fait, et je partis en direction de la baie. Tel une Écharpe de Brume, je devint brume, et filant vers la plage avec le vent. bien que je ne puis pas rester éternellement dans cet état très inconfortable. Je repris ma forme lupine, puis me mit a gambader sur la plage, les pattes sur l'eau et l'écume que forme la plage. Je gambadais, sans oublier ce pourquoi j'étais venu : pour aucune raison. Que le destin me réservais-t-il ? Je ralentis pour trottiner, et finir par marcher. Je m'arrêta, sortis mes pattes de l'eau. et alla vers le sable, et vers un arbre. Je m'y installa, contemplant la mer sans trop d'égard. J'aurais peut-être dû. Non loin, un félin noir me fixais d'entre les branches des arbres. J'aurais pu m'évaporer. Mais je n'y décela aucun danger, bien que le filin puisse rapidement me tuer.

Tu n'as pas peur, je peux le lire dans tes yeux. Tu ne te sens pas menacé, sûrement ton corps te le dicte-t-il. Qu'est-ce qu'une panthère aux yeux lavandes pourrait-elle bien te vouloir, hein ? J'ouvre ma gueule de félin pour laisser tomber à terre le poids mort du molosse. Je sais qui tu es, loup, je t'ai déjà vu auparavant. Tu ne dois pas me connaître, nous ne nous sommes jamais parlé ni véritablement croisé. Je sais que tu es à force de récolter des informations ici & là grâce à mon grade. Alpha du Nord, tu es. Tu y es d'ailleurs de peu & c'est par la force que tu as pris la pouvoir. Je connais pas mal de choses sur toi, Ness. J'ai fais quelques pas gracieux vers toi avant de reprendre ma forme lupine, à seulement 4 mètres de toi maintenant. Je m'assied et affiche un sourire arrogant. C'est fou comme tes terres sont bien gardées...

Le temps passe, silencieux, avant que je n'ouvre la gueule pour parler:

« Tic. Tac. Tic. Tac... Bonjour, Ness. »

Ma voix est bien plus mélodieuse qu'on pourrait s'en douter. Mais elle paraît cependant bien mystérieuse et surtout à tant soit peu fausse, face à toi. Comme si j'allais me montrer aimable, faut pas trop s'y croire non plus. Je reste plantée devant toi, le cul au sol et le regard farouche. Bien que je suis immobile et sans une once d'agressivité, on peut voir que je brûle de la sauvagerie qui coule en moi. Aussi impétueuse & indomptable qu'une mer agitée par la tempête. Essaieras-tu un jour, toi aussi, de « m'apprivoiser » ? Tellement de loups s'y sont cassés les crocs, ou pire encore. Enfin bref, je pense beaucoup aujourd'hui, alors que je ne prend même pas garde à ta réaction, bien plus intéressante sûrement. Enfin je l'espère. J'avoue que j'en attends beaucoup de ta part, Alpha.

. La panthère s'approche, devenant louve blanche aux yeux lavande. Je la reconnaît enfin ... Paredoxal Amnésie. Elle se rapprocha de moi, comme si elle était chez elle, puis elle me salua d'un air ironique. Et puis quoi encore, qu'esque sa peut me faire qu'elle connaisse mon nom. Ouai chuis contente pour elle, elle connaîtras le nom de son tueur si elle me casse un jour les pieds. Je me contenta le l'imiter, en m'asseillant. La queue bien sure en l'air, les oreilles droites. je la connaît bien, elle aime me faire criser ! Ah ... Elle est impossible cette louve !

---------------------------------------------> En Cours